Je me souviens d’un matin pluvieux à Brême, abrité sous un des rares petits abris de quai, attendant un TER en retard… C’est là que j’ai vraiment pris conscience de la galère quotidienne pour des milliers de voyageurs. Selon le Consumer Choice Center, six des gares les moins bien notées d’Europe se trouvent… en Allemagne.
Les gares allemandes en queue de peloton
Le classement, établi à partir des 50 gares européennes les plus fréquentées, place en tête — ou plutôt en bas de la liste — la gare centrale de Brême, avec une note catastrophique de 39 sur 123. Viennent ensuite :
- Munich Pasing (52/123)
- La gare du Jardin zoologique de Berlin (54/123)
- Berlin Gesundbrunnen (54/123)
- Berlin Ostkreuz (55/123)
- La gare centrale d’Essen (55/123)
Ces six sites accusent une régularité sportive peu enviable : seule une poignée de trains arrive à l’heure, plombant l’expérience voyageur et la confiance des usagers.
Des critères exigeants pour évaluer les gares
Pour établir ce classement, plusieurs éléments ont été passés au crible :
- Le temps d’attente pour acheter un billet
- L’accessibilité aux personnes à mobilité réduite
- Les options de restauration et l’étendue des zones commerciales
- La qualité de l’information en temps réel
- L’accès aux services de taxi et aux transports urbains
Ces critères, inspirés des meilleures pratiques de l’Union internationale des transports ferroviaires, visent à donner une vision globale du confort et de la praticité offerts aux passagers.
Un réseau sous pression malgré l’abonnement à 49 euros
En 2023, le gouvernement allemand a lancé l’abonnement à 49 euros par mois, permettant un usage illimité des transports publics régionaux. Cette initiative, saluée pour son impact contre l’inflation et en faveur de la transition écologique, n’a toutefois pas suffi à masquer les défaillances du réseau ferroviaire. D’après le Consumer Choice Center, le manque d’investissements dans la maintenance a entraîné une chute vertigineuse de la fiabilité, transformant chaque voyage en véritable défi logistique.
La France et l’Europe, d’autres mauvais élèves
Si l’Allemagne domine tristement ce palmarès, elle n’est pas seule. Le Royaume-Uni voit Birmingham New Street figurer à la 7ᵉ place (56/123). La France est représentée par Châtelet–Les Halles (56/123) et Saint-Lazare (57/123). Plus au nord, la gare centrale d’Helsinki ferme le top 10 avec 57,5 points. Ces résultats interrogent sur la capacité des pays européens à offrir un service ferroviaire à la fois moderne et fiable.
Au-delà des chiffres, ces évaluations rappellent notre dépendance au train pour le travail, les déplacements du quotidien ou le tourisme. Il est urgent que les autorités et les opérateurs passent des annonces à l’action : rénovation des infrastructures, renforcement du personnel, et surtout, replacer le confort du voyageur au cœur des priorités. Enfin, pour les usagers, mieux vaut prévoir un gant de toilette et un bon livre : on ne sait jamais quand le prochain train partira !






