Koi Pla : ce plat thaïlandais dangereux qui peut affecter votre foie

Lorsqu’on voyage, goûter les plats locaux fait partie des moments les plus attendus. Pourtant, en Thaïlande, il existe une spécialité culinaire qui cache un risque grave pour la santé. Le koi pla, un mets populaire dans la province de Khon Kaen, peut, à première vue, sembler délicieux. Cependant, une simple bouchée peut se révéler bien ... Lire plus
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Eva Thomas
Koi Pla

Lorsqu’on voyage, goûter les plats locaux fait partie des moments les plus attendus. Pourtant, en Thaïlande, il existe une spécialité culinaire qui cache un risque grave pour la santé. Le koi pla, un mets populaire dans la province de Khon Kaen, peut, à première vue, sembler délicieux. Cependant, une simple bouchée peut se révéler bien plus dangereuse qu’on ne l’imagine.

Le koi pla, une spécialité thaïlandaise intrigante

Koi pla, met thaïlandais. © Wikimedia Commons
Koi pla, met thaïlandais. © Wikimedia Commons

Le koi pla est un plat de poisson cru haché, agrémenté de différentes herbes et épices. Une touche de jus de citron vient compléter ce mélange frais et parfumé. Un mets typique, prisé des habitants de Khon Kaen, une province du nord-est de la Thaïlande, le koi pla a tout pour séduire : sa simplicité, son goût raffiné et ses saveurs éclatantes. Mais derrière cette recette appétissante, se cache une menace insidieuse.

Un parasite mortel

Si vous pensiez que le poisson cru était le seul danger de ce plat, détrompez-vous. Le principal responsable de son potentiel létal est un parasite bien plus sournois : un ver plat appelé douve du foie. Ce parasite, présent principalement dans la région du Mékong, trouve son hôte dans les poissons qui vivent dans ces eaux. Lorsqu’il est consommé sous forme de koi pla, ce ver pénètre dans le corps humain.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique que deux espèces de douve du foie, Fasciola hepatica et Fasciola gigantica, sont responsables de graves maladies, dont le cancer du foie. Une fois dans l’organisme, ces parasites s’installent dans les voies biliaires, où ils provoquent une inflammation progressive. En l’absence de traitement, cette inflammation peut évoluer vers un cancer des voies biliaires, appelé cholangiocarcinome, une maladie extrêmement grave.

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Un fléau de santé publique

Ce phénomène ne concerne pas uniquement les gourmets imprudents du monde entier. En Thaïlande, cette infection due à la douve du foie est un véritable fléau. Selon les estimations de l’OMS, environ 2,4 millions de personnes dans près de 70 pays seraient actuellement infectées. Et chaque année, ce parasite tue près de 20 000 personnes en Thaïlande. Le cholangiocarcinome, causé par cette infection, est responsable de nombreuses victimes, car la maladie, souvent détectée trop tard, laisse peu de chances de survie. Sans traitement chirurgical, les chances de survie sont particulièrement faibles.

Pour sensibiliser la population aux risques du koi pla, un médecin-chirurgien thaïlandais, Narong Khuntikeo, parcourt le pays. Lui-même marqué par un drame personnel, ayant perdu ses parents à cause de cette infection, il milite activement pour prévenir les habitants et les touristes des dangers de ce plat. Le docteur Khuntikeo, avec son équipe, mène des campagnes de dépistage dans les villages de la région d’Isaan, où le koi pla est particulièrement populaire.

Un impact dramatique

Les résultats de ces campagnes sont alarmants. Dans certains villages, près de 80 % des habitants sont infectés par ce ver, et un tiers des villageois présente des symptômes hépatiques. Ces données soulignent l’ampleur du problème et la nécessité de sensibiliser davantage la population locale et les voyageurs sur les dangers réels du koi pla. Il ne s’agit pas d’un simple caprice culinaire, mais d’une question de santé publique.

Le cas de la Thaïlande n’est pas isolé. Ce genre de parasite se retrouve aussi dans d’autres régions d’Asie du Sud-Est, et des mesures préventives commencent à être mises en place pour limiter les risques. En attendant, les experts conseillent de ne jamais consommer de poisson cru dans des conditions douteuses, notamment dans des lieux où l’hygiène et la sécurité alimentaire sont incertaines.

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En conclusion

Le koi pla est un plat emblématique de la cuisine thaïlandaise, mais il cache des dangers insoupçonnés. Bien que la tentation soit grande de goûter à cette spécialité locale, il est essentiel de prendre conscience des risques qu’elle comporte. Le dépistage régulier, une meilleure sensibilisation à l’échelle locale et un suivi médical rigoureux sont essentiels pour contrer l’impact de ce parasite sur la population. Ainsi, même en voyage, il est crucial de toujours être informé et de veiller à la sécurité alimentaire pour éviter les mauvaises surprises.

Eva Thomas
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